Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 4, trad. Egmont, 1836.djvu/37

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Je fus fidèle à cet engagement, et comme il arriva en outre que des affaires pressantes m’obligèrent de consacrer mes journées à écrire, tandis que je passais mes soirées dans la société d’amis joyeux et spirituels, je fus nécessairement bientôt distrait complètement de mes chimériques méditations. Seulement il m’arrivait quelquefois de me réveiller en sursaut comme ébranlé par un attouchement étranger, et je me convainquais ensuite que ce n’était qu’un vif souvenir de ma vision et de la scène de l’avenue qui avait interrompu mon sommeil. Oui, même durant mon travail, même au milieu d’un entretien animé avec mes amis, cette pensée venait Soudain m’assiéger tout-à-fait à l’improviste, et me faisait tressaillir comme une commotion électrique.

Pourtant, ces circonstances étaient rares et passagères, j’avais même consacré à un prosaïque usage domestique le petit miroir de poche qui m’avait si fallacieusement abusé. Je m’en servais pour mettre ma cravate. Un jour, comme il s’agissait de procéder