Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’âge, amateur passionné de musique comme lui, attendant tout, ainsi que lui, de son travail et de l’avenir. C’est cet ami qui a conservé un mémorial de la vie d’Hoffmann et publié sa biographie, après avoir recueilli son dernier soupir.

Hoffmann fréquenta aussi à Varsovie Zacharias Verner, l’auteur du drame célèbre de La nuit du 21 février, et à qui il a prodigué de vifs éloges dans ses écrits.

Comme monument de l’intimité existant entre Hippel et Hoffmann, nous mettrons sous les yeux du lecteur une lettre de ce dernier, écrite après son arrivée à Varsovie, et dont, privés en ce moment du texte original, nous empruntons la traduction à une biographie rédigée par M. Loève-Veimars. L’esprit et la gaîté dont cette lettre est remplie peuvent faire connaître l’une des faces du talent de l’auteur, et mettront à même d’apprécier, au moins à cette époque, son caractère privé, qui a donné lieu à tant d’imputations étranges.

« Mon cher et unique ami, je suis arrivé à Varsovie ; j’ai monté au troisième étage d’un palazzo de la rue Fréta, j’ai tiré ma révérence au gouverneur, brave homme à l’air ouvert et riant, puis au président qui a trois ordres et qui porte le nez un quart de pouce au-dessus de l’horizon ; puis j’ai fait visite à toute une armée de collègues, et maintenant me voilà cloué à mon bureau, m’échinant à élaborer des résumés et des rapports, sic eunt fata hominum. Je m’étais proposé d’écrire, de composer  ; je voulais invoquer les muses dans les frais bosquets de Lazienki ou dans les