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Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/8

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dans son style : c’est à l’inverse de ses imitateurs1. Mais ce qui caractérise peut-être le mieux la critique de nos jours, c’est l’esprit de charge et d’exagération. Ainsi l’impression produite par l’originalité du talent d’Hoffmann n’a pas suffi à ceux qui ne voyaient en lui que le type d’un nouveau genre bon à exploiter ; et l’on s’est plu à entourer la personne de l’écrivain d’une multitude de fictions magiques, d’une fantasmagorie étrange qui a servi de pâture à une curiosité vulgaire, mais dont le héros à coup sûr, malgré sa vocation instinctive, eut été en réalité bien embarrassé.

Nous allons rétablir brièvement la vérité historique altérée à dessein sur l’existence du conteur allemand ; et si les faits viennent démentir certaines traditions moins favorables à l’homme de lettres qu’à la faconde de leurs prôneurs intéressés, peut-être aussi serviront-ils à venger Hoffmann des injustes préventions et des griefs ridicules auxquels des esprits du premier ordre, tels que sir Walter Scott, n’ont pas balancé à sacrifier l’incontestable mérite de ses ouvrages.

Ernest-Théodore-Wilhelm2 Hoffmann a vécu qua-


1. Toutefois la tradition du mot étant établie de manière à être irrévocable, nous avons dû nous y conformer, dans l’intérêt même de cette nouvelle édition.

2. Wilhelm ou Guillaume : le pronom d’Amédée, dont l’initiale se retrouve au titre des contes, ayant été substitué au véritable par le premier éditeur d’Hoffmann, celui-ci