Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/95

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Nouvelle intrigue ourdie par Salvator Rosa et Antonio contre signor Pasquale Capuzzi et sa compagnie. Quelle en est l’issue.

Le lendemain matin, Antonio arriva chez Salvator, affecté d’une tristesse sans égal.

« Eh bien, lui dit l’artiste, comment ça va-t-il ? — Mais qu’avez-vous à baisser ainsi la tête ? qu’est-il survenu ? n’êtes-vous pas trop heureux de pouvoir tous les jours aborder, contempler et embrasser votre bien-aimée ?

« Ah ! Salvator, répondit Antonio, c’en est fait de mon bonheur, c’en est fait de moi : le diable se joue de ma destinée. Notre ruse a échoué, et nous voici à présent en guerre ouverte avec ce maudit Capuzzi.

« Tant mieux ! dit Salvator ; mais racontez-moi donc ce qui s’est passé. » — Antonio parla ainsi :

« Imaginez-vous, Salvator, qu’hier, en revenant à la rue Ripetta, après une absence de deux heures au