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Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/21

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— Faites-moi cette charité, mademoiselle, acceptez, cette parure. Vous ne sauriez, croire quelle profonde vénération m’inspire votre vertu, votre grand mérite. Acceptez mon pauvre présent ne fût-ce que pour me donner l’occasion de vous prouver toute l’estime que j’ai pour vous.

Mlle de Scudéri hésitait encore, mais la marquise de Maintenon la força de prendre la cassette, et Cardillac, tombant à genoux, baisa le bord de la robe de la noble demoiselle, puis ses mains, gémit, soupira, pleura, sanglota, se releva et sortit.

La marquise, qui était ce jour-là de bonne humeur, eut un éclat de rire.

— Vous ne voyez, donc pas, mademoiselle, dit-elle, que maître René est éperdument épris de vous et que d’après la logique et les us de la galanterie, il commence par assiéger votre cœur au moyen de riches présents.

— Je ne pourrai jamais, madame la marquise, dit-elle, quoi qu’il arrive, me servir de cette parure ; elle a été n’importe comment entre les mains de ces suppôts du démon