Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/69

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sauver Brusson de la torture. Le seul qui pût le faire c’était Brusson lui-même, par un aveu sans réticence ou par le récit détaillé des circonstances du meurtre de Cardillac.

— Je me jetterai aux pieds du roi, s’écria Mlle de Scudéri d’une voix étouffée par les larmes, j’implorerai la grâce d’Olivier.

— N’en faites rien, mademoiselle, répondit d’Andilly ; pour l’amour de Dieu n’en faites rien : réservez-vous ce dernier moyen de salut, car si vous échouiez, tout espoir de recours serait perdu à jamais. Le roi ne fera jamais grâce à un criminel dont le peuple indigné réclame le châtiment. Que Brusson par la révélation de son secret ou par d’autres moyens écarte les soupçons qui pèsent sur lui, alors il sera temps d’implorer la grâce du roi qui ne tiendra pas compte de l’appréciation du tribunal et ne voudra prendre conseil que de sa propre conviction.

Mlle de Scudéri rentra chez elle, désespérée. Abîmée dans sa désolation, suppliant la Vierge et les saints de lui inspirer quelque résolution efficace, se perdant en combinai-