Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Conduisez-moi auprès de votre maîtresse, vous dis-je.

La Martinière ne douta plus que Mlle de Scudéri fût menacée d’un grand péril. Elle était toute dévouée à sa maîtresse qu’elle aimait d’une réelle affection. Aussi sentit-elle se réveiller en elle un courage dont elle ne se serait point crue capable en d’autres occasions, Elle referma rapidement la porte de l’appartement qu’elle avait laissée ouverte et se plaça devant en disant d’un ton énergique :

— Votre audace, maintenant que vous êtes entré, ne répond pas au ton suppliant que vous avez employé pour éveiller ma pitié. Vous ne verrez pas Mademoiselle en ce moment Si vous n’avez pas de mauvaises intentions, revenez demain au grand jour, lui expliquer votre affaire. En attendant, sortez d’ici.

L’homme étouffa un profond soupir, porta vers La Martinière un regard désespéré et saisit son stylet. La pauvre femme recommanda son âme à Dieu ; mais elle continua de regarder l’étranger en face et de s’appuyer plus fortement contre la porte que l’étranger devait franchir pour arriver jusqu’à Mlle de Scudéri.