Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/71

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couter. Je n’ignore pas que tout le monde est persuadé de la culpabilité de Brusson, mais je sais que vous seule êtes d’un avis contraire quoique votre opinion ne se fonde, dit-on, que sur les protestations de l’accusé. Il n’en est pas de même de moi. Personne ne peut être plus convaincu que moi de l’innocence de Brusson.

— Parlez, oh ! parlez, s’écria Mlle de Scudéri, dont les yeux brillaient de joie.

— C’est moi-même, dit Miossens appuyant sur chacune de ses paroles, qui ai tué le vieux bijoutier dans la rue Saint-Honoré à deux pas de votre maison.

— Vous ! s’écria Mlle de Scudéri ; vous ! de par tous les saints, vous !

— Et, continua Miossens avec énergie, je vous jure, mademoiselle, que je m’enorgueillis de cette action. Sachez que Cardillac était le pire des scélérats, le plus hypocrite des bandits, que c’est lui qui la nuit commettait tous les assassinats et les vols dont on a fait tant de bruit, et qui a su si longtemps se dérober aux recherches et à la vigilance de la police. Je ne sais moi-même, comment