Page:Hofland - Montolieu - Ludovico - tome 2.djvu/61

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son poëme, il était alors dans l’intention de le publier immédiatement ; mais les refus du libraire l’avaient découragé ; puis les années en purifiant son goût et développant ses connaissances, l’avaient rendu plus sévère et plus pénétré des difficultés de faire un bon poëme, ce qui est dit-on le chef-d’œuvre de l’esprit humain. Il devint plus sensible aux imperfections du sien, et nonobstant le plaisir qu’il ressentait en lisant les plus beaux morceaux de son ouvrage, et la justice qu’il ne pouvait s’empêcher de se rendre en se comparant à d’autres poëtes, toutes les sollicitations de sa femme et de son fils ne purent obtenir de lui de le faire paraître, jusqu’à ce qu’il y fut forcé par la nécessité. Sa pauvreté mais non sa volonté donna le consentement sollicité avec tant d’instance ; il livra son manuscrit. Mais telle était sa ti-