Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/142

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un acte de sa toute-puissance, rendra l’homme susceptible de souffrir, sans interruption et sans terme ; sa justice lui permettra de punir des crimes finis, et dont les effets sont limités par le tems, par des supplices infinis pour la durée et pour l’éternité. Telle est l’idée que le chrétien se forme du Dieu qui exige son amour. Ce tyran ne le crée, que pour le rendre malheureux ; il ne lui donne la raison, que pour le tromper ; des penchans, que pour l’égarer ; la liberté, que pour le déterminer à faire ce qui doit le perdre à jamais ; enfin, il ne lui donne des avantages sur les bêtes, que pour avoir occasion de l’exposer à des tourmens, dont ces bêtes, ainsi que les substances inanimées, sont exemptes. Le dogme de la prédestination rend le sort de l’homme bien plus fâcheux, que celui des pierres et des brutes[1].

  1. Le dogme de la prédestination gratuite fait