Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/178

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ce qu’ils se doivent les uns les autres. De bonnes loix les forceront d’être bons, et ils n’auront pas besoin que l’on fasse descendre du ciel des regles nécessaires à leur conservation et à leur bonheur. La raison suffit pour nous enseigner nos devoirs envers les êtres de notre espéce. Quel secours peut-elle tirer de la religion, qui, sans cesse, la contredit et la dégrade ?

On nous dira, sans doute, que la religion, loin de contredire la morale, lui sert d’appui, et rend ses obligations plus sacrées, en leur donnant la sanction de la divinité. Je réponds, que la religion chrétienne, loin d’appuyer la morale, la rend chancelante et incertaine. Il est impossible de la fonder solidement sur les volontés positives d’un Dieu changeant, partial, capricieux, qui, de la même bouche, ordonne la justice et l’injustice, la concorde et le carnage, la tolérance et la persécution. Je dis qu’il est impossible de suivre