Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/184

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l’union et la tendresse furent bannies des familles ; on se fit un devoir d’être injuste et inhumain. Sous un dieu assez inique, pour s’offenser des erreurs des hommes, chacun devint inique ; sous un dieu jaloux et vindicatif, chacun se crut obligé d’entrer dans ses querelles, et de venger ses injures ; enfin, sous un dieu sanguinaire, on se fit un mérite de verser le sang humain.

Tels sont les importans services que la religion chrétienne a rendus à la morale. Qu’on ne nous dise pas, que c’est par un honteux abus de cette religion que ces horreurs sont arrivées ; l’esprit de persécution et l’intolérance sont de l’esprit d’une religion qui se croit émanée d’un dieu jaloux de son pouvoir, qui a ordonné formellement le meurtre, dont les amis ont été des persécuteurs inhumains, qui, dans l’excès de sa colere, n’a point épargné son propre fils. Quand on sert un dieu de cet