Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/186

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les ordres des souverains, les plus avantageux à la société, seront conformes aux volontés de ce dieu ? Ce seront, sans doute, les ministres de la divinité, les interprêtes de ses oracles, les confidens de ses secrets. Ainsi, dans un état chrétien, les sujets doivent être plus soumis aux prêtres, qu’aux Souverains[1]. Bien plus, si ce souverain offense le seigneur, s’il néglige son culte, s’il refuse d’admettre ses dogmes, s’il n’est point soumis à ses prêtres, il doit perdre le droit de gouverner un peuple, dont il met la

  1. Il n’est point de Chrétien à qui l’on apprenne, dès l’enfance, qu’il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes. Mais obéir à Dieu, n’est jamais qu’obéir aux prêtres. Dieu ne parle plus lui-même, c’est l’Eglise qui parle pour lui ; & l’Eglise est un corps de prêtres, qui trouve souvent, dans la bible, que les Souverains ont tort, que les loix sont criminelles, que les établissemens les plus sensés sont impies, que la tolérance est un crime.