Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/195

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alliance avec elle, ne sert qu’à l’affoiblir : d’ailleurs, l’expérience nous montre, que les nations chrétiennes ont souvent des mœurs plus corrompues que celles qu’elles traitent d’infidéles et de sauvages ; au moins les premieres sont-elles plus sujettes au fanatisme religieux, passion si propre à bannir des sociétés la justice et les vertus sociales. Contre un mortel crédule, que la religion chrétienne retient, elle en pousse des milliers au crime ; contre un homme qu’elle rend chaste, elle fait cent fanatiques, cent persécuteurs, cent intolérans, qui sont bien plus nuisibles à la société, que les débauchés les plus impudens, qui ne nuisent qu’à eux-mêmes. Au moins est-il certain, que les nations les plus chrétiennes de l’Europe, ne sont point celles où la vraie morale soit la mieux connue et la mieux observée. Dans l’Espagne, le Portugal, l’Italie, où la secte la plus superstitieuse du christianisme a fixé son