Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

position vertueuse & nécessaire. Elle n’est plus alors que cette humanité tendre, qui nous intéresse aux êtres de notre espéce, qui nous dispose à leur prêter des secours, qui nous attache à eux. Mais comment concilier cet attachement pour les créatures, avec les ordres d’un dieu jaloux, qui veut qu’on n’aime que lui, qui est venu séparer le fils d’avec son pere, l’ami d’avec son ami ? Suivant les maximes de l’évangile, ce seroit un crime d’offrir à son dieu un cœur partagé par quelqu’autre objet terrestre ; ce seroit une idolâtrie, de faire entrer la créature en concurrence avec le créateur. D’ailleurs, comment aimer des êtres qui offensent continuellement la divinité, ou qui sont pour nous une occasion continuelle de l’offenser ? Comment aimer des pécheurs ? Aussi, l’expérience nous montre-t-elle, que les dévots, obligés par principes de se haïr eux-mêmes, ne sont que très-peu dispo-