Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/221

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Enfin, le christianisme regarde l’humilité comme une vertu sublime ; il lui attache le plus grand prix. Il ne falloit pas, sans doute, des lumieres divines et surnaturelles, pour sentir que l’orgueil blesse les hommes, et rend désagréables ceux qui le montrent aux autres. Pour peu que l’on réfléchisse, on sera convaincu, que l’arrogance, la présomption, la vanité, sont des qualités déplaisantes et méprisables ; mais l’humilité du chrétien doit aller plus loin encore, il faut qu’il renonce à sa raison, qu’il se défie de ses vertus, qu’il refuse de rendre justice à ses bonnes actions, qu’il perde l’estime

    vail des impies. Voyez S. Aug. ép. 93. On sait que le Pape, par une bulle donnée en faveur des Rois de Castille, d’Arragon & de Portugal, fixe la ligne de démarcation qui régloit les conquêtes que chacun d’eux avoit faites sur les infidèles. D’aprés de tels principes, l’univers n’est-il pas la proie du brigandage des Chrétiens ?