Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/225

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christianisme autorise, au moins indirectement, le suicide.

Ce fut en conséquence de ces idées fanatiques, que, sur-tout dans les premiers tems du christianisme, les déserts et les forêts se sont peuplés de Chré-

    auxquels les pénitens Chrétiens peuvent à peine se comparer. Les prêtres d’Astarté en Syrie, & de Cybèle en Phrygie, se faisoient eunuques ; les Pythagoriciens furent ennemis des plaisirs ; les Romains eurent des Vestales semblables à nos religieuses. Peut-être que les idées de la nécessité de faire pénitence, pour appaiser la Divinité, sont dérivées de celles qui persuadoient autrefois que Dieu vouloit le sang humain. C’est, sans doute, là-dessus que s’est fondé le sacrifice de Jésus-Christ, qui fut, à proprement parler, un suicide. La religion Chrétienne, en admettant un pareil Dieu pour modèle, annonce à ses sectateurs qu’ils doivent se détruire eux-mêmes, pour sortir promptement de ce monde pervers. Les martyrs, pour la plûpart, furent de vrais suicides. Les moines de la Trappe, ou de Sept-fonds, s’en rendent également coupables.