Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/233

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un état de perfection, un célibat qui dépeuple la société, qui contredit la nature, qui invite à la débauche, qui rend les hommes isolés, et qui ne peut être avantageux qu’à la politique odieuse des prêtres de quelques sectes chrétiennes, qui se font un devoir de se séparer de leurs concitoyens, pour former un corps fatal, qui s’éternise sans postérité. Gens æterna, in quâ nemo nascitur[1].

  1. Le célibrat, prescrit aux prêtres de l’Eglise Romaine, paroît être l’effet de la politique la plus raffinée, dans les pontifes qui les foumirent à cette loi. D’abord il dut augmenter la vénération des peuples, qui crurent que leurs prêtres n’étoient pas des hommes, composés de chair & d’os, comme les autres. En second lieu, en interdisant le mariage aux prêtres, on rompit les liens qui les attachoient à des familles & à l’état, pour les attacher uniquement à l’Eglise, dont les biens, par ce moyen, ne furent point partagés, & demeurerent en entier. C’est par le célibat, que les prêtres de l’Eglise Romaine sont devenus si puissans & si mauvais citoyens.