Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/238

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que ceux qui vouloient s’unir, se connussent parfaitement, et s’aimassent trop tendrement ?

Telles sont les perfections que le christianisme propose à ses enfans, telles sont les vertus qu’il préfére à celles qu’il nomme, par mépris, vertus humaines. Bien plus, il rejette et désavoue ces dernieres, il les appelle fausses, illégitimes, parce que ceux qui les possédoient, n’avoient point la foi. Quoi ! Ces vertus si aimables, si héroïques, de la Gréce et de Rome, n’étoient point de vraies vertus ! Si l’équité, l’humanité, la générosité, la tempérance, la patience d’un payen, ne sont pas des vertus, à quoi peut-on donner ce nom ? N’est-ce pas confondre toutes les idées de la morale, que de prétendre que la justice d’un payen n’est pas justice, que sa bonté n’est pas bonté, que sa bienfaisance est un crime ? Les vertus réelles des Socrate, des Caton, des épictète, des Anto-