Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/289

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En effet, si les ministres de l’église ont reçu leur pouvoir de Jésus-Christ lui-même, c’est se révolter contre lui, que de résister à ses représentans. Les Rois, comme les sujets, ne peuvent sans crime se soustraire à l’autorité de Dieu : l’autorité spirituelle venant du monarque céleste, doit l’emporter sur la temporelle, qui vient des hommes ; un prince vraiment chrétien doit être le serviteur de l’église, ou le premier esclave des prêtres.

Ne soyons donc point étonnés, si, dans les siécles d’ignorance, les prêtres furent plus forts que les rois, et furent toujours préférablement obéis par les peuples, plus attachés aux intérêts du ciel qu’à ceux de la terre[1]. Chez

  1. Il est évident, que dans les tems d’ignorance, les Chrétiens faisoient plus de cas de leurs prêtres que de leurs Rois. En Angleterre, sous le gouvernement des Saxons, l’amende que l’on payoit, ou que la loi fixoit, pour le meurtre de l’Archevêque de Cantor-