Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/32

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pareils ; que le ſacerdoce fut & ſera toujours le rival de la Royauté ; que les Prêtres chrétiens ſont par leur eſſence les ſujets les moins ſoumis : je réponds, qu’il eſt facile de faire ſentir à tout Prince éclairé, que ſon intérêt véritable eſt de commander à des peuples heureux ; que c’eſt du bien être qu’il leur procure, que dépendra ſa propre sûreté & ſa propre grandeur ; en un mot, que ſon bonheur eſt lié à celui de ſon peuple, & qu’à la tête d’une nation, compoſée de citoyens honnêtes & vertueux, il ſera bien plus fort, qu’à la tête d’une troupe d’eſclaves ignorans & corrompus, qu’il eſt forcé de tromper, pour pouvoir les contenir, & d’abreuver d’impoſtures, pour en venir à bout.

Ainſi, ne déſeſpérons point que quelque jour la vérité ne perce juſqu’au trône. Si les lumieres de la raiſon & de la ſcience ont tant de peines à parvenir juſqu’aux Princes, c’eſt que