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dans ſon origine, adopta les rites, les notions, & une portion des idées des peuples avec qui les juifs converſerent. Il ne faut donc point être ſurpris ſi nous voyons les juifs, & les Chrétiens qui leur ſuccéderent, imbus de notions puiſées chez les Phéniciens, chez les Mages ou les Perſes, chez les Grecs & les Romains. Les erreurs des hommes, en matiere de religion, ont une reſſemblance générale ; elles ne paroiſſent différentes que par leurs combinaiſons. Le commerce des Juifs & des Chrétiens, avec les Grecs, leur fit ſurtout connoître la philoſophie de Platon, ſi analogue avec l’eſprit romaneſque des orientaux, & ſi conforme au génie d’une religion qui ſe fit un devoir de ſe rendre inacceſſible à la raiſon[1]. Paul, le plus ambitieux &

  1. Origéne dit que Celfe reprochoit à Jéfus-Chriſt d’avoir emprunté pluf‍ieurs de ses maximes de Platon. Voyez Orig. contra. Celſ I. 6. S. Auguftin avoue qu’il attrouvé dans Platon