Aller au contenu

Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

riété dans les êtres ; la diversité que nous voyons ne peut venir que des idées & de la volonté d’un être qui existe nécessairement. "

Pourquoi cette diversité ne viendroit-elle pas des causes naturelles, d’une matière agissante par elle-même, & dont le mouvement rapproche & combine des élémens variés & pourtant analogues, ou sépare des êtres à l’aide de substances qui ne se trouvent point propres à faire union ? Le pain ne vient-il pas de la combinaison de la farine, du levain & de l’eau ? Quant à la nécessité aveugle comme on l’a dit ailleurs, c’est celle dont nous ignorons l’énergie, ou dont aveugles nous-mêmes, nous ne connoissons pas la manière d’agir. Les physiciens expliquent tous les phénomènes par les propriétés de la matière ; & quand ils ne peuvent les expliquer faute de connoître les causes naturelles, ils ne les croient pas moins déductibles de ces propriétés ou de ces causes. Les physiciens sont donc en cela des athées ? Sans quoi ils répondroient que c’est Dieu qui est l’auteur de tous ces phénomènes.

" On dit, par allégorie, que Dieu voit, entend, parle, rit, aime, hait, desire, donne, reçoit, se réjouit ou se met en colère, combat, fait & fabrique, etc. Car tout ce qu’on dit de Dieu s’emprunte de la conduite des hommes par une sorte d’analogie imparfaite & telle quelle. "

Les hommes n’ont pu faire autrement : faute de connoître la nature & ses voies, ils ont imaginé une énergie particulière qu’ils ont appellée Dieu, & ils l’ont fait agir suivant les mêmes principes qui les font agir eux-mêmes, ou suivant les-