Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/184

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sa combinaison avec elle un nouvel être organisé, qui, foible dans son origine par le défaut d’une quantité suffisante de molécules de matières propres à lui donner de la consistance, se fortifie peu-à-peu par l’addition journalière & continuelle de molécules analogues & appropriées à son être ; ainsi il vit, il pense, il se nourrit, il engendre à son tour des êtres organisés semblables à lui. Par une suite de loix constantes & physiques la génération ne s’opére que lorsque les circonstances nécessaires pour la produire se trouvent réunies. Ainsi cette génération ne se fait point au hazard ; ainsi l’animal ne produit qu’avec l’animal de son espèce, parce qu’il est le seul analogue à lui-même, ou qui réunisse les qualités propres à produire un pareil être avec lui, sans cela il ne produiroit rien, ou il ne produiroit qu’un être, qu’il nomme monstrueux, parce qu’il est dissemblable à lui. Il est de l’essence de la graine des plantes d’être fécondée par la semence des étamines, de se développer ensuite dans le sein de la terre, de s’accroître à l’aide de l’eau, d’attirer pour cela des molécules analogues, de former peu-à-peu une plante, un arbuste, un arbre susceptible de la vie, de l’action, des mouvemens propres aux végétaux. Il est de l’essence des molécules de la terre atténuées, divisées, élaborées par les eaux & par la chaleur, de s’unir dans le sein des montagnes avec celles qui leur sont analogues, & de former, selon qu’elles sont plus ou moins similaires ou analogues par leur aggrégation des corps plus ou moins solides & purs que nous nommons un crystal, une pierre, un métal, un minéral. Il est de l’essence des exhalaisons élevées par la chaleur de l’athmosphère de se combiner, de s’amasser, de se heurter, & par leurs combinaisons ou leurs chocs de