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Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/269

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CHAPITRE IX

Les notions théologiques ne peuvent point être la base de la morale. Parallèle de la morale théologique & de la morale naturelle. La théologie nuit aux progrès de l’esprit humain.


Une supposition pour être utile aux hommes devroit les rendre heureux. De quel droit se flatter qu’une hypothèse qui ne fait que des malheureux ici bas puisse un jour nous conduire à une félicité durable ? Si Dieu n’a fait les mortels que pour trembler & gémir dans ce monde qu’ils connoissent, sur quel fondement peut-on se promettre qu’il consentira par la suite, à les traiter avec plus de douceur dans un monde inconnu. Tout homme à qui nous voyons commettre des injustices criantes, même en passant, ne doit-il pas nous être très suspect & perdre notre confiance à jamais ?

D’un autre côté une supposition qui jetteroit du jour sur tout, ou qui donneroit la solution facile de toutes les questions auxquelles on l’appliqueroit, quand même on ne pourroit en démontrer la certitude, seroit probablement vraie : mais un systême qui ne feroit qu’obscurcir les notions les plus claires, & rendre plus insolubles tous les problêmes que l’on voudroit résoudre par son moyen, pourroit à coup sûr être regardé comme faux, comme inutile, comme dangereux. Pour