Page:Holbach - Système de la nature, 1770, tome 2.djvu/39

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Quoi qu’il en soit de ces conjectures ; soit que la race humaine ait toujours existé sur la terre, soit qu’elle y soit une production récente & passagère de la nature, il nous est facile de remonter jusqu’à l’origine de plusieurs nations existentes ; nous les voyons toujours dans l’état sauvage, c’est-à-dire composées de familles dispersées ; celles-ci se rapprochent à la voix de quelques législateurs ou missionnaires dont elles reçoivent les bienfaits, les loix, les opinions & les dieux. Ces personnages dont les peuples reconnurent la supériorité, fixèrent les divinités nationales, en laissant à chaque individu les dieux qu’il s’étoit formés d’après ses propres idées, ou en leur en substituant de nouveaux apportés des régions d’où ils venoient eux-mêmes.

    seulement un déluge universel, mais encore un très-grand nombre d’autres déluges depuis que notre globe existe. Ce globe lui-même, peut être une production nouvelle dans la nature, et n’avoir point toujours occupé la place qu’il occupe maintenant. V. Partie. VI, Chap. I. Quelqu’idée que l’on adopte là-dessus, il est certain qu ’indépendamment des causes extérieures qui peuvent changer totalement sa face, comme l’impulsion d’une comète peut le faire, il est certain, dis-je, que ce globe renferme en lui même une cause qui peut totalement le changer. En effet, outre le mouvement diurne et sensible de la terre, elle en a un très-lent et presque insensible par lequel tout doit changer, en elle ; c est le mouvement d’où dépendent les précisions des équinoxes observées par Hipparque et par d’autres mathématiciens ; par ce mouvement, la terre doit au bout de plusieurs milliers d’années changer totalement, et les mers doivent à la longue finir par occuper la place qu’occupent maintenant les terres du continent. D’où l’on voit que notre globe est dans une disposition continuelle à changer ainsi que tous les êtres de la nature. Les anciens ont connu ce mouvement de la terre dont je parle ; il paraît que c’est ce qui a donné lieu à l’idée de leur grande année que les uns ont fixée à 36525. années chez les Egyptiens, à 36425. Chez les Sabiens, etc., tandis que d’autres ont fixé ce période à 100000. ans et jusqu’à 753200. ans. Vojez le Tome XXIII des mémoires de l’Académie des Inscriptions.

    Aux révolutions générales que notre terre a éprouvées en différens temps, l’on peut encore joindre les révolutions particulières, telles que les inondations des mers, les tremblemens de terre, les embrâsemens souterrains qui ont pu affecter des nations particulières, au point de les disperser et de leur faire oublier toutes les sciences qu’elles connaissaient auparavant.