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LA MONTAGNE-NOIRE

Il tombe assis sur le banc de pierre à droite, devant la chaumière de Mirko.

Il a commis ce crime !
Il trahit ! Il fuit lâchement !
Ô châtiment
De mon orgueil pur et sublime !
Mon frère est vil ! Mon frère a fui ! Mon frère ment !
Mon frère abjure son serment !

D’une voix étouffée, pleine de larmes.

Adieu, jeunesse !
Adieu, fraternelle tendresse,
Force de mon cœur triomphant !
J’ai perdu pour jamais la moitié de mon âme…
Ah ! je pleure comme une femme
À qui l’on a pris son enfant !

Il pleure, le front dans sa main, secoué par de profonds sanglots.
LE CHŒUR, à voix basse, l’entourant.

Oh ! voyez le héros… Il pleure
Pour la première fois !
Comme l’aigle frappé dans son vol, il demeure
Sans courage et sans voix !

DARA, qui est restée dans une farouche méditation.

S’il trahit son pays pour la vile étrangère,
S’il suit les noirs chemins aux chrétiens interdits,
Moi, Dara, moi, sa mère
Je le maudis !

ASLAR, se relevant avec fureur et saisissant le bras de Dara.

Assez !… Par le ciel qui m’éclaire,
Vous mentez tous !