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LA MONTAGNE-NOIRE

YAMINA.

Les paradis de ta croyance,
Dis, valent-ils
La larme qui du cœur s’élance
An bord des cils,
Lorsqu’après l’étreinte suprême
Qui nous unit,
On s’endort dans les bras qu’on aime,
Comme en un nid ?

MIRKO, ardemment.

Mon ciel, c’est toi ! Les divines étoiles
Ont moins de clarté que tes yeux,
Et le blanc Paradis, sous la brume des voiles,
Ah ! c’est ton sein délicieux !

MIRKO, YAMINA, enlacés.

Ô sommeil de l’âme enivrée !
silence, ô repos, ô nuit !
Cher oubli de l’heure qui fuit,
Des trésors du rêve parée !

Mon cœur bat tout près de ton cœur.
Ferme tes beaux yeux ; je t’adore !
En songe, nous allons encore
Mourir d’amour et de langueur.

Car nous avons connu les fièvres
Que rien ne saurait apaiser,
Et j’ai bu le vin du baiser
Au velours vivant de tes lèvres.

Sur mon sein que la joie oppresse,
Dormez, ô mes seules amours !