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LA MONTAGNE-NOIRE

Rappelle-toi l’heureuse enfance,
Les jeux heureux,
Et ce combat, où pour ta gloire et ma défense,
Nous fûmes blessés tous les deux !
Les soirs près du foyer, et la chasse guerrière,
Où nous veillions à deux sur le rocher étroit,
Le sommeil sous le même toit,
Le vin bu dans le même verre !
Je serai donc seul désormais
À prier, à combattre, à vivre !
Ah ! que Dieu me délivre
De cette vie où tu n’es plus, toi que j’aimais !

MIRKO, très ému, faisant un mouvement vers Aslar.

Aslar !

ASLAR, lui saisissant les mains.

Aslar ! Reviens à toi, laisse cette folie,
Moi seul je t’ai suivi ; viens, par moi seul absous,
Te montrer, innocent et fier, aux yeux de tous !
L’honneur commande, et ton ami supplie…
Vois, il te supplie à genoux…

Il va plier le genou devant Mirko.
MIRKO.

Aslar, toi, le héros, à genoux sur la terre !
Viens dans mes bras, je te suivrai ! Pardon !…

ASLAR, le serrant sur sa poitrine.

Ah ! sois loué, Dieu bon !
Je retrouve mon frère !
Viens ! Viens !

Il entraîne Mirko.
MIRKO, s’arrêtant.

Viens ! Viens !Un seul instant !
Arrête… Prends pitié, sois bon… je souffre tant !