Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/183

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demeure d’Amyntôr Orménide ; et il le donna, dans Skandéia, au Kythérien Amphidamas ; et Amphidamas le donna à son hôte Molos, et Molos à son fils Mèrionès. Maintenant Odysseus le mit sur sa tête.

Et après avoir revêtu leurs armes, les deux guerriers partirent, quittant les autres chefs. Et Pallas-Athènè envoya, au bord de la route, un héron propice, qu’ils ne virent point dans la nuit obscure, mais qu’ils entendirent crier. Et Odysseus, tout joyeux, pria Athènè :

— Entends-moi, fille de Zeus tempêtueux, toi qui viens à mon aide dans tous mes travaux, et à qui je ne cache rien de tout ce que je fais. À cette heure, sois-moi favorable encore, Athènè ! Accorde-nous de revenir vers nos nefs illustres, ayant accompli une grande action qui soit amère aux Troiens.

Et le brave Diomèdès la pria aussi :

— Entends-moi, fille indomptée de Zeus ! Protège-moi maintenant, comme tu protégeas le divin Tydeus, mon père, dans Thèbè, où il fut envoyé par les Akhaiens. Il laissa les Akhaiens cuirassés sur les bords de l’Asôpos ; et il portait une parole pacifique aux Kadméiens ; mais, au retour, il accomplit des actions mémorables, avec ton aide, Déesse, qui le protégeais ! Maintenant, sois-moi favorable aussi, et je te sacrifierai une génisse d’un an, au large front, indomptée, car elle n’aura jamais été soumise au joug. Et je te la sacrifierai, en répandant de l’or sur ses cornes.

Ils parlèrent ainsi en priant, et Pallas-Athènè les entendit. Et, après qu’ils eurent prié la fille du grand Zeus, ils s’avancèrent comme deux lions, à travers la nuit épaisse et le carnage et les cadavres et les armes et le sang noir.

Mais Hektôr aussi n’avait point permis aux Troiens magnanimes de dormir ; et il avait convoqué les plus illustres