Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/223

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guêpes au corsage mobile, ou aux abeilles qui bâtissent leurs ruches dans un sentier ardu, et qui n’abandonnent point leurs demeures creuses, mais défendent leur jeune famille contre les chasseurs, voici que ces deux guerriers, seuls devant les portes, ne reculent point, attendant d’être morts ou vainqueurs.

Il parla ainsi, mais il ne fléchit point l’âme de Zeus qui, dans son cœur, voulait glorifier Hektôr.

Et d’autres aussi combattaient autour des portes ; mais, à qui n’est point dieu, il est difficile de tout raconter. Et çà et là, autour du mur, roulait un feu dévorant de pierres. Et les Argiens, en gémissant de cette nécessité, combattaient pour leurs nefs. Et tous les Dieux étaient tristes qui soutenaient les Danaens dans les batailles.

Et, alors, le robuste fils de Peirithoos, Polypoitès, frappa Damasos de sa lance, sur le casque d’airain ; mais le casque ne résista point, et la pointe d’airain, rompant l’os, écrasa la cervelle, et l’homme furieux fut dompté. Et Polypoitès tua ensuite Pylôn et Ormènios. Et le fils d’Antimakhos, Léonteus, nourrisson d’Arès, de sa lance perça Hippomakhos à la ceinture, à travers le baudrier. Puis, ayant tiré l’épée aiguë hors de la gaine, et se ruant dans la foule, il frappa Antiphatès, et celui-ci tomba à la renverse. Puis, Léonteus entassa Ménôn, Iamènos et Orestès sur la terre nourricière.

Et tandis que les deux Lapithes enlevaient leurs armes splendides, derrière Polydamas et Hektôr accouraient de jeunes guerriers, nombreux et très-braves, pleins du désir de rompre la muraille et de brûler les nefs. Mais ils hésitèrent au bord du fossé. En effet, comme ils allaient le franchir, ils virent un signe augural. Un aigle, volant dans les hautes nuées, apparut à leur gauche, et il portait entre ses serres un grand dragon sanglant, mais qui vivait et palpitait encore, et combattait toujours, et mordait l’aigle à