Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/136

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Nommé Pirtus ſur la jambe bleſſa
D’ung grand Caillou, & les os luy froiſſa
Avec les nerfz. Apres de ſon Eſpée
Luy fut encor la poitrine coupée,
Et les Boyaux deſſus l’herbe eſpanduzt
Dont il mourut, ayant les bras tenduz
Devers les Grecs comme querant ſecours :
Surquoy Thoas y courut à grand cours
Et d’ung grand coup de ſa Darde mortele
Naura Pirus, & fut la playe tele
Soubz le Tetin, que le fer ſ’arreſta
Dans le Poulmon.Pas ne ſe contenta
De ce coup la, mais ſans nulle pitié
Il luy tailla le Ventre par moitié
De ſon Eſpée : Et cela faict ſ’efforce
À le trayner hors de la preſſe à force,
Pour conquérir ſon harnois & veſture.
    Les Thraciens marriz de l’adventure
De leur Seigneur, ſe meirent en defence :
Deliberez de faire reſiſtence
Au preux Thoas : Ce qu’ils feirent ſi bien,
Tant fuſt il fort, qu’il n’en emporta rien.
Ainſi les corps de ces deux vaillans Ducz,
L’ung pres de l’aultre en la terre eſtenduz,
Et avec eux de gendarmes grand nombre,
Receurent mort par dangereux encombre.
    Et quand Minerve euſt lors permis parler
Parmy les Camps (ſans le laiſſer bleſſer)
Ung vieil Souldard, tant ſeulement pour voir
Leſquelz faiſoient adonc mieulx leur devoir,