Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/203

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Et qu’on ne trouve à l’advenir eſtrange
Noſtre amytié, il convient faire ung Change :
Delivre moy ſ’il te plaiſt ton armure,
Et tu auras la mienne forte & dure.
    Diſant cela des Chevaulx deſcendirent :
Et puis la main l’ung à l’aultre tendirent.
Diomedés ſes armes deſpouilla,
Faictes d’Arain, & icelles bailla
Au dict : Glaucus, qui ſoubdain habandonne
Son bel Harnois d’or fin, & le luy donne.
Iuppiter lors oſta jiugement
Au Licien, faiſant ce changement :
Car ſon Harnois tant ſumptueux eſtoit
De grand valeur, & qui en pris montoit
Iuſque à cent Beufz. Mais cil qu’il avoit pris,
Povoit valoit neuf Beufz, de juſte pris.
    Le preux Hector, ce pendant arriva
En la Cité, ou de Femmes trouva
Ung tres grand nombre à l’entrée des Portes
L’interrogans de moult diverſes ſortes.
L’une vouloit ſcavoir de ſon cher Pere,
Ou de ſon Filz : & l’aultre de ſon Frere,
Ou du Mary. Pour ſatiſfaire auſquelles,
Il ne leur dict, ſur l’heure aultres nouvelles :
Leur remonſtrant qu elles devoient prier
Les Dieux haultains immoler & crier,
Pour le ſalut de toute la Cité.
Qui la eſtoit en grand neceſſité.
    Partant de la, le Prince vertueux
Vient arriver au Palais ſumptueux
Du Roy Priam. Ce grand Royal manoir,
Eſtoit baſty tout de beau Marbre noir :