Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/217

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Et n’eſt humain, qui ſe puiſſe venter,
De ſe povoir de la Mort exempter.
Car des le jour de la Natavité
Sommes ſubjectz à la Mortalité.
Quant eſt de moy, bien cher l’acheptera,
Qui de ce corps la Vie m’oſtera.
Car ne peult eſtre aucunement finée,
Iuſques au temps mis à ma Deſtinée.
Donc je te prie (Ô Eſpouſce chere)
Doreſnavant faire joyeuſe chere,
Sans te douloi r : va ten à ton Meſnage,
Et la t’exerce à tixtre quelque ouvrage,
Ou à filler avec tes Chambrieres,
Leur commandant d’eſtre bonnes Ouvrieres
Au demourant les Hommes auront ſoing
De la Bataille : & ſeront au beſoing
Ce qu’il convient Moy meſme le premier
M’y trouveray : car j’en ſuis couſtumier.
    Diſant cecy, il reprend ſon Armet
Eſtant à terre, & ſur ſon Chef le mect.
Andromacha retourne en ſa maiſon :
Iectant ſouſpirs & larmes à foiſon.
    Tout auſſy toſt qu’en l’Hoſtel arriva,
Grand quantité de Servantes trouva
Qui la voyans dolente & Eſplorée,
(Iectans grandz Criz, à voix deſmeſurée)
Plouroient Hector, diſan t : Il en eſt faict,
Plus ne verrons le Chevalier parfaict
Car il mourra au jourdhuy par les mains
De ces Grégeois cruelz, & inhumains.
    D’aultre coſté Paris point n’arreſta,
Mais promptement ſ’arma & l’appreſta