Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Puis les donna à Ereuthalion,
Qui ſ’en tenoit auſſy fier qu’ung Lion :
Et bien ſouvent Corps à corps provoquoit
Les Pyliens, & d’iceulx ſe mocquoit.
Par quoy voyant la Crainſte & Couardie
De tous les miens, & l’orgueil d’Arcadie :
Ie propoſay (nonobſtant ma jenneſſe)
Encontre luy eſſayer ma Proueſſe
Si l’aſſailly, & moyennant la Grace
Des Dieux haultains, je l’abbatis en place,
Tout roide mort : non ſans grande merveille,
Voyant ſon Corps de grandeur nom pareille,
Plat eſtendu. Ô ſi j’eſtois de l’eage
De ce temps la, & de meſme Courage,
Certainement le Troien cognoiſtroit
Ung Champion qui toſt le combatroit
Or maintenant voyant icy enſemble
Les plus hardy de la Grece : il me ſemble
Que ceſt grand honte, & mal faict ſon devoir
Si l’on ne va ce Combat recevoir.
    Le bon Vieillard juſques au vif poignit
Les Princes Grecs, tant qu’il en contraignit
Neuf des plus grans : qui ſe vont tous lever :
Chaſcun voulant au Combat ſ’eſprouver.
Agamemnon fut de tous le Premier :
Diomedés à vaincre couſtumier
Fut le Second les deux Ajax de meſme :
Idomenée aprés fut le Cinquieſme :
Merionés auſſy en voulut eſtre,
Eſtant pareil en Vaillance à ſon Maiſtre.
Avec leſquelz le bon Filz d’Euemon
Eurypylus, & celuy d’Andremon