Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Quelles ne ſoient de ſi ſelon Courage,
De ſe monſtrer ores à mon Viſaige :
Et que par trop ſont de Folie eſpriſes,
De cuyder rompre ainſi mes entrepriſes.
Dy leur encor, que à faulte d’obeyr,
Trop ſ’en pourroient douloir & eſbahyr.
Car leur beau Char ſoubdain ſera froiſſé,
Et le Iarret aux Chevaulx deſpecé,
Si tumberont bas en terre ennuyées
De mon Eſcler rudement fouldroyéeſ :
Dont ne pourront (tant ſaichent bien ouvrer)
La gueriſon de dix ans recouvrer.
Et lors Pallas ſcaura quel Vitupere
Elle merite, en combatant ſon Pere
Quant à Iuno, certes ie ne l’accuſe
Pas grandement, encores ie l’excuſe :
La cognoſſant trop duycte & Conſtumiere
À me faſcher, c’eſt touſjours la premiere.
    Adonc Iris partit du Mont Idée,
Pour accomplir la charge commandée
Et les trouva, non pas loing des yſſues
Du Ciel haultain : Les ayant apperceues
Les arreſta, en diſant. Ô volages,
Quelle Folie a ſurpris voz Courages,
Voulans ayder aux Grecs, pour irriter
Encontre vous l’ire de Iuppiter ?
Il vous defend de paſſer plus avant
Si ne voulez, auſſy toſt que le vent,
Veoir le beau Char deſpecé, corrumpu,
Et le larret de voz Chevaulx rompu.
Et puis tumber en bas parmy la pouldre,
Du coup ſoubdain de ſon Eſclair & Fouldre,