Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/303

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Et gras Pourceaulx, leſquelz ilz roſtiſſoient
Commodement, & puis ſ’en nourriſſoient :
Beuvans du Vin ſouef à grand foiſon,
Que le Vieillard avoit en ſa Maiſon.
Encores plus par neuf entieres Nuictz,
Feirent bon Guet, ayans fermé les Huyſ :
Veillans par ordre en la Court, en la Porte
Du grand Palais, afin que ie ne ſorte.
Finablement leurs grands Feuz allumez
Leur Vigilance & Guetz accouſtumez,
Furent perduz. Car la dixieſme Nuict
Ie m’en fouy, & forty hors ſans bruyt.
Sans que Valetz, Chambrieres, ou Garde,
De mon depart : ſe print aulcune garde.
Eſtant dehors ie traverſay les Landes
De mon Pays, bien fertiles & grandes.
Et m’en vins droict ton bon Pere trouver,
Qui me receut. Et pour mieulx approuver
En mon endroit ſa bonne affection,
Soubdain il meit en ma poſſeſſion
Pluſieurs grands biens, & me feit Gouverneur
De Dolopie. au reſte tant d’Honeur,
Tant de Faveur, & de benivolence,
Qu’à ung Enfant yſſu de ſa ſemence.
En ce temps la, Achillés tu naſquiſ :
Parquoy ie fus de Peleus requis,
Bien toſt aprés de ſoigner & d’entendre
À gouverner l’Enfance encores tendre :
Ce que ie feis. Ta force incomparable,
Et ce beau Corps, aux celeſtes ſemblable,
Au prés de moy à prins nourriſſement.
Puis eſt venu à tel accroiſſement.