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Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/316

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Non que par luy ſoit contraint du deſpart
S’il ny conſent, comme il dict de ſa Part.
    Les Princes Grecs & toute l’aſſemblée
Fut grandement eſbahie & troublée,
Oyans cela : & furent long Eſpace
Sans dire mot, & ſans haulſer la Face :
Iuſques à tant que le Grec d’excellence
Diomedés va rompre le Silence.
    Agamemnon tu ne fus pas bien Sage,
De luy tranſmectre Ambaſſade ou Meſſage
Pour le prier, & Dons luy preſenter.
Il eſt Superbe, &tu l’as faict monter
Encores plus par ta Legation,
En grand Orgueil, & vaine Elation.
Laiſſons le la, qu’il voiſe ou qu’il demeure,
Il combatra lors que viendra ſon heure :
Et que les Dieux gueriront ſa Penſée,
Qui eſt ainſi de Fureur oppreſſée.
Quant eſt à nous finiſſans ce Propos :
Allons Repaiſtre, & prendre le Repos.
Demain matin lors que l’Aube viendra,
Chaſcun de nous en Armes ſe tiendra
Devant les Nefz : tant la Chevalerie
Et Chariotz, que noſtre Infanterie.
La te fauldra Agamemnon monſtrer
Ta grand Vaillance, & ſi bien t’accouſtrer
Que l’on te voye aux premiers Rencz Combatre
Et les Troiens deſconfire & abbatre.
    Ainſi parla, dont il fut bien loué,
Et ſon Conſeil des Princes advoué.