Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/155

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Premièrement Acrone, Ocyale, Élatrée,
Et Naute, Prymne, Éretme, avec Anchialos ;
De plus Prore, Thoon, Pontée, Anabésine,
Amphial, qu’engendra Polyn Tectonidès,
Euryalos, pareil à l’homicide Arès,
Naubolide, primant par sa taille et sa mine
Tous les Phéaques, sauf le beau Laodamas ;
Enfin d’Alcinoüs l’éclatante lignée,
Laodamas, Halie et le fier Clytonée.
Par une course à fond commencent les ébats.
La piste au loin s’allonge : ensemble, des carcères,
Tous volent, soulevant la poudre du terrain.
Clytonée aisément passe les plus célères :
Autant mule au labour devance un soc taurin,
Autant, lorsqu’il rebrousse, il gagne d’intervalle.
À l’âpre lutte ensuite on les voit bataillant ;
Euryale s’y montre en tout le plus vaillant.
Le prix du saut échoit à l’alerte Amphiale.
Sans émule Élatrée au disque resplendit ;
Au ceste est triomphant le princier Laodame.

Lorsque tous par ces jeux ont égayé leur âme,
Le fils d’Alcinoüs, Laodamas leur dit :
« Très chers, à l’étranger demandons quelle sorte
De combats il apprit ; passables sont ses traits,
Et musculeux ses bras, ses cuisses, ses jarrets.
Son cou bien affermi, sa stature, tout porte
Un cachet de verdeur ; mais le malheur l’abat.
Rien de tel en effet que la vague mutine
Pour faner un humain, quel que soit son éclat. »

Aussitôt Euryale au rejeton d’Alcine :