Du puissant Iphiclée enlever les taureaux
Cornus. Seul, un devin courut dans son audace
Les ravir ; un dur sort, de fougueux pastoureaux,
Enfin des nœuds cruels l’enchaînèrent d’emblée.
Lorsque, après bien des jours, de lentes lunaisons,
Une nouvelle année ouvrit d’autres saisons,
Alors le délivra la Force d’Iphiclée,
Qu’il instruisait de tout. Tel fut l’arrêt des cieux.
J’interroge Léda, l’épouse de Tyndare,
Qui sous Tyndare même eut deux fils précieux :
Castor, ferme écuyer, Pollux, athlète rare.
Sur la terre abondante ils vivent constamment,
Tandis que Zeus en bas les honore à l’extrême.
Ils naissent tour à tour, ils s’éclipsent de même,
Et des honneurs divins jouissent mêmement.
Je vois Iphimédie, épouse d’Aloée,
Amante, paraît-il, du dieu Poséidon.
Elle nourrit deux fils, mais à vie écourtée,
Le célèbre Éphialte et le superbe Oton.
Des troupes que soutient la Terre aux sèves grasses
C’étaient, sauf Orion, les plus fameux soldats.
À l’âge de neuf ans ils avaient neuf coudats
De grosseur, et leur taille atteignait bien neuf brasses.
Au séjour immortel, dans leur rébellion,
Ils voulurent porter le fracas des batailles,
Et mettre, pour atteindre aux célestes murailles,
L’Olympe sous l’Ossa, sur l’Ossa Pélion.
Leur couple aurait pu vaincre en devenant pubère ;
Mais le fils de Jupin, de Lète aux beaux cheveux,
Les fit périr ensemble, avant qu’un poil sévère
Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/227
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