Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/301

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Vers Télémaque ; alors le blond roi de lui dire :
Fils d’Ulysse, que Zeus, d’Hère l’époux tonnant,
T’accorde le retour que ton âme désire !
Je m’en vais te donner le plus cher des trésors
Qu’enferme dans ses murs mon palais grandiose :
Un cratère artistique ; il est tout d’argyrose,
Et l’or pur savamment en couronne les bords.
C’est l’œuvre d’Héphestès ; je le tins de Phédime,
Roi des Sidoniens, quand m’accueillit son toit,
À ma rentrée en Grèce : il te revient de droit. »

En achevant ces mots, l’Atride magnanime
Lui remet le grand vase ; à ses pieds, ce don fait,
Le fort Mégapenthès pose l’autre cratère.
Finalement Hélène au visage parfait
S’avance, et présentant son étoffe légère :
« À mon tour, cher enfant, je t’offre ce cadeau.
Des mains d’Hélène il sort pour que ta fiancée
S’en couvre au jour d’hymen ; chez ta mère sensée
Qu’il reste jusque-là. Puisses-tu bien et beau
Atteindre ton pays, ta demeure solide ! »

Elle dit, tend le voile ; il l’accepte joyeux.
Dans le panier du char, Pisistrate, son guide,
Range, en les admirant, ces objets merveilleux.
Le prince à tête blonde au festin mène ensuite
Ses deux hôtes qu’il place aux fauteuils préparés.
En un bassin d’argent une amphipole instruite
Pour leurs mains verse l’eau d’une urne aux flancs dorés,
Et roule devant eux une table polie.
L’estimable intendante approche des couverts
Le pain et les bons mets dont l’office est remplie.