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Page:Homère - Odyssée, traduction Séguier, Didot, 1896.djvu/51

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CHANT III

VOYAGE DE TÉLÉMAQUE À PYLOS

Le soleil, délaissant sa lagune sereine,
Surgit au ciel d’airain pour éclairer les Dieux
Et les mortels vivant sur les terrestres lieux.
Ils touchèrent alors Pylos la Néléenne.
Les Pyliens offraient, le long des vastes eaux,
Cent bœufs noirs au bleuâtre Ébranleur de rivages.
Neuf bancs sont là ; chacun tient cinq cents personnages,
Et chaque groupe au Dieu présente neuf taureaux.
Leurs viscères goûtés, pour lui fumaient les cuisses,
Quand la troupe aborda, du fin porteur d’agrès
Cargua la voile, et puis gagna les quais propices.
Minerve descendit, et Télémaque après.

La déesse aux yeux pers lui parlant la première :
« Enfant, tu ne dois plus te montrer incertain.
Tu n’as passé les flots que pour savoir la terre
Qui nous dérobe Ulysse et quel est son destin.
Eh bien, cours à Nestor, le dompteur de cavales ;
Voyons quelle pensée il cache dans son cœur.