Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/86

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camarade, voici quelque chose comme une rude nuit d’hiver, hein ? » frappant ses mains l’une contre l’autre. « Un peu pénible pour votre dame, j’imagine ; elle n’a pas l’air plus forte que cela. » — « Nous ne serions pas dehors, comptez dessus, si nous avions un toit pour nous abriter, » répondit Thomas, assez rudement. « Nous étions juste en train de songer à entrer là, pour y avoir un peu de chaleur, » montrant le Palais de la Boisson ; « mais ma Catherine a peur de ces sortes de palais ; il y a d’ordinaire une assez vile engeance là-dedans, dont la rencontre n’est nullement agréable à une femme respectable. »

— « Vous avez bien raison, » s’exclama l’homme, regardant Catherine d’un air approbateur : « ce sont des antres d’iniquité, que les honnêtes gens doivent fuir. Mais comment se fait-il que vous soyez dans un pareil embarras ? » — « Une maladie traînant toujours, la fièvre, nous en a réduits là, » dit Thomas ; « et je n’ai pas encore la force nécessaire pour retourner à ma besogne. Je pourrais bien faire de petits ouvrages à la tâche, quoique je me sente pareil à un veillard, toute ma force m’ayant quitté. »

— « Ah ! il y a un beau lot de souffrance au monde ! » affirma la nouvelle connaissance, sympathiquement. « Voyons,