Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/91

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chaud, dans les habits que l’active ménagère avait obtenus pour eux de la grande dame du voisinage. Catherine, assise auprès du feu, cousait laborieusement, le sourire illuminant son visage. Thomas était tout affairé à raccommoder la machine à coudre de Madame Plaisant, laquelle était aussi à l’ouvrage sur sa chaise, radieuse de contentement. Le bébé jouait sur le tapis du feu, étendant ses membres mignons au réconfort d’une chaleur jusqu’alors inconnue chez eux.

« Aussi, à son entrée dans la chambre, Monsieur Bon-Secours fixa les yeux sur tant de gens ravis et sentant le bonheur, son cœur gonflé de reconnaissance pour vous, Reine Bonté, qui m’avez permis de visiter Terre-Libre et d’émouvoir la pitié de cet homme, au point de lui permettre d’arracher ces pauvres êtres à une mort certaine. L’œuvre que le digne personnage et sa bienfaisante hôtesse avaient si excellemment commencée fut couronnée d’un heureux succès. Thomas et Catherine eurent vite de l’ouvrage ; lui ne fut pas long à acquérir assez de force pour reprendre son métier, où il gagnait suffisamment pour louer la chambre, vrai port de relâche après tant d’orages. On avait excité l’intérêt en faveur de ce ménage, qui trouva plusieurs bons amis pour l’aider jusqu’à ce qu’il lui fût possible d’être indépendant. Alors nos époux ne