effet, un peuple ignorant, libre de ses travaux, le campagnard mêlé à l’homme de la ville, l’homme grossier à l’homme poli ? Ainsi, le joueur de flûte ajouta à l’art ancien le mouvement et l’indécence, et il traîna sa robe flottante sur le théâtre ; ainsi la lyre sévère haussa la voix, et l’éloquence tragique éleva brusquement un langage inaccoutumé, et, pénétrant la sagesse des choses et les mystères de l’avenir, ne différa plus des sortilèges Delphiques.
Celui qui lutta le premier en vers tragiques
pour un vil bouc, exposa nus les Satyres agrestes
et tenta rudement de plaisanter en sauvant sa
dignité. Ceci charmait et retenait, par la grâce de
la nouveauté, un spectateur revenant des sacrifices, plein de vin et sans loi. Mais pour que les
Satyres rieurs et bouffons puissent plaire, et pour
passer du sérieux au plaisant, que le Dieu, ou le
héros, quel qu’il soit, naguère couvert d’or et de