d’avouer que je ne sais pas ce que je n’ai point appris.
Comme le crieur qui rassemble la foule pour
qu’elle achète les marchandises, de même un
poëte, riche en terres et en argent placé à usure,
attire les flatteurs par le désir du gain ; mais s’il
peut donner d’excellents repas, cautionner le pauvre
sans crédit, l’arracher aux embarras des noirs
procès, je serais étonné que cet heureux pût distinguer un faux ami d’un ami véritable. Pour toi,
si tu donnes ou si tu veux donner quelque chose
à quelqu’un, ne le mets pas plein de joie devant
les vers que tu as faits. Il criera en effet : —
Beau ! Bien ! Parfait ! — Il pâlira à chaque vers,
des larmes couleront de ses yeux complaisants, il
sautera, il trépignera. De même, ceux qui sont
gagés pour pleurer aux funérailles disent et font
beaucoup plus que ceux qui gémissent réellement ;
de même un railleur semble plus ému qu’un appro-