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livre i, satire i.

toutes choses après l’argent, que personne ne te porte une affection que tu ne mérites pas. Ces proches parents, amis que la nature t’a donnés sans qu’il t’en ait rien coûté, si tu voulais les retenir et les conserver, tu perdrais ta peine ; comme celui qui voudrait dresser un âne soumis au frein à courir dans le Champ-de-Mars.

Enfin, cesse d’amasser. Puisque tu as le superflu, crains moins la pauvreté, et ne travaille plus, ayant acquis tout ce que tu désirais. Ne sois pas comme un certain Ummidius, (le conte n’est pas long), qui, riche à compter par boisseaux, était si avare qu’il ne se vêtait pas mieux qu’un esclave. Jusqu’à son dernier jour il craignit de mourir de misère ; mais voici qu’une affranchie, très-vaillante Tyndaride, le coupa en deux d’un coup de hache. — « Que me conseilles-tu donc ? de vivre comme Mænius, ou comme Nomentanus ? » — Veux-tu tou-