un goutteux, et les sons de la cithare à des oreilles
pleines d’humeurs et douloureuses. À moins que le
vase ne soit propre, ce que tu y verses aigrit. Dédaigne les voluptés : une volupté payée par la douleur
est un mal. L’avare manque toujours de tout : mets
une limite à tes vœux. L’envieux maigrit des abondantes richesses d’autrui : les tyrans Siculiens n’ont
point inventé de plus grand supplice que l’envie.
Celui qui ne modère pas sa colère, plus tard voudrait n’avoir pas fait ce que le ressentiment lui a
conseillé, quand il se hâtait de venger son injure
par la violence. La colère est une courte folie.
Gouverne ta passion ; si elle n’obéit, elle commande ; il faut la refréner et l’enchaîner. Le maître enseigne au cheval dont la bouche est tendre
à marcher, docile, dans la voie indiquée par le cavalier ; et le jeune chien de chasse aboie longtemps
dans la cour contre une peau de cerf, avant de chasser
dans les bois. C’est maintenant, enfant, que ton
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épitres.