Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/178

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épitres.

avant peu par les bouches Romaines, qui, dédaignant les sources connues, n’a point pâli de boire à celle de Pindarus, comment se porte-t-il ? Se souvient-il de nous ? Tente-t-il, sous l’auspice de la Muse, d’adapter les modes Thébains aux lyres Latines, ou devient-il furieux et hausse-t-il la voix dans la tragédie ? Dis-moi ce que fait Celsus : on l’a averti et on l’avertira encore d’user de ses propres richesses et de ne point toucher aux écrits qu’amasse Apollo Palatinus, de peur que, si le peuple des oiseaux vient un jour redemander ses plumes, la corneille fasse rire d’elle quand elle sera dépouillée de ses couleurs dérobées. Et toi, que tentes-tu ? Autour de quels thyms voltiges-tu avec agilité ? Ton génie n’est ni étroit, ni inculte, ni rude. Soit que tu aiguises ta langue pour tes causes, soit que tu te prépares à interpréter le droit civil, soit que tu composes d’aimables vers, tu emporteras les premières couronnes du lierre