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livre i, épitre vii.

— « Comme il te plaira, mais les pourceaux mangeront aujourd’hui ce que tu laisses. »

L’homme sottement prodigue donne ce qu’il dédaigne et déteste. C’est ainsi qu’on sème des ingrats, et ce sera toujours de même. L’homme sage et bon se tient toujours prêt à obliger le mérite, et il n’ignore pas combien l’argent diffère des lupins. Pour moi, je me montrerai digne d’être ainsi honoré ; mais si tu veux que je ne m’éloigne jamais, rends-moi ma robuste poitrine, mes cheveux noirs sur mon front rétréci ; rends-moi les douces paroles, rends-moi le beau sourire, et les plaintes que je faisais, en buvant, sur la fuite de l’infidèle Cinara.

Un mulot efflanqué s’était glissé par une étroite ouverture dans un vase plein de froment. Après s’y être repu, il essayait en vain, pour sortir, de faire passer son corps arrondi. Une belette de loin : — « Si tu veux, dit-elle, sortir de là, repasse, maigre, par le trou étroit par où, maigre, tu as passé. »